Un poilu marandais

Louis est né le 20 mars 1894 à Montroy, un petit village proche de La Rochelle. Il est le fils de Louis Alexis MORIN et d’Irma Rose Ursule FONTAINE et a en tous 16 frères et sœurs, issus de lits différents.

 

En 1911, âgé de 17 ans, il vit à Marans, rive gauche de la Sèvre Niortaise, chez son oncle maternel, Abraham FONTAINE, exploitant agricole, en compagnie de sa tante, Mélanie MITTEAU, de son cousin, Etienne, un cultivateur de 24 ans, et de sa cousine, Georgette, âgée de 11 ans.

Louis y travaille comme domestique.

A l’âge de 20 ans, en 1914, la première guerre mondiale éclate. Son service militaire s'organise autour de la mobilisation générale.

 

Il est incorporé le 3 septembre 1914, soit un mois après la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France

 

Il arrive au 19e Régiment d’Infanterie, le 9 octobre 1914.

 

C’est un soldat comme un autre. On le décrit comme un homme d’1m68, châtain aux yeux gris, avec un front moyen, un nez busqué et un visage long.

 

Le 25 septembre 1915, la seconde bataille de Champagne éclate.

Louis s'y distingue par un acte de courage. Pendant une attaque, il n’hésite pas à remettre en marche une mitrailleuse tombée à la suite de l’écroulement d’une tranchée.

A.D. 17 en ligne – 1 R 417 - Extrait de la fiche matricule n°387
A.D. 17 en ligne – 1 R 417 - Extrait de la fiche matricule n°387

 

BLESSURES, CITATIONS,

DÉCORATIONS, ETC.

 

Cité à l’ordre de la Division n°12 le

14 octobre 1915. « Mitrailleur plein

d’énergie et de courage. Le 25 septembre

1915 devant Tahure, a sous des rafales

de balles remis en batterie une mitrail-

-leuse renversée par l’écroulement d’une

tranchée, n’a pas hésité à monté sur le

parapet ». Croix de guerre étoile de

bronze

Eugénie COUTANCIN (Source familiale - Tous droits réservés)
Eugénie COUTANCIN (Source familiale - Tous droits réservés)

Lors d’une permission, il repart pour Marans, où il épouse Eugénie COUTANCIN, le 13 décembre 1916.

 

C'est une jeune vendéenne de 21 ans. Depuis quelques années, elle est employée comme domestique chez Alexandre et Léontine COUZINET, un couple d'exploitants agricoles, au Marais l'Abbé, à Marans.

Mais la guerre n’est pas terminée... Louis doit y retourner.

Afin d’arrêter l’avance victorieuse des allemands, le 19e régiment d’infanterie se lance dans la bataille d’Avre, soit la deuxième bataille de Picardie, « combattant sans trêve ni repos, de jour et de nuit » (selon l'historique du régiment).

Le 25 mars 1918, Louis est porté disparu à Roye (commune de la Somme).

 

Fiche de prisonnier de Louis MORIN, dans les archives du CICR
Fiche de prisonnier de Louis MORIN, dans les archives du CICR

En apprenant la nouvelle, son épouse, Eugénie, contacte la Croix Rouge (CICR), le 13 mai 1918 pour tenter de le retrouver.

 

S’il a disparu, il est peut-être prisonnier ?

 

 

Note : La CICR a créée l’AIPG (Agence Internationale des Prisonniers de Guerre), au début de la Première Guerre Mondiale. Cette agence permet d’informer les proches et de rétablir le contact avec les prisonniers de guerre.

 

 

L’AIPG mène donc l’enquête. Un mois après sa requête, Eugénie reçoit des nouvelles : Louis est prisonnier au camp de Soltau, le plus grand camp de prisonniers d’Allemagne.

Le 31 octobre 1918, venant du camp de Cassel, il est transféré au camp de Crossen sur Order.

Extrait de la liste de prisonniers du camp de Crossen sur Order
Extrait de la liste de prisonniers du camp de Crossen sur Order
En rouge, les camps fréquentés par Louis MORIN entre le 27 mars 1918 et le 20 janvier 1919
En rouge, les camps fréquentés par Louis MORIN entre le 27 mars 1918 et le 20 janvier 1919

Pendant près de 10 mois, Louis ne connait que la vision des baraques en bois remplies de couches de paille ou de sciure, entourée de fils barbelés de 3 mètres de haut.

 

L’Armistice est prononcé le 11 novembre 1918. C'est seulement deux mois plus tard que Louis est libéré et peut enfin retrouver Eugénie, à Marans.

 

Au retour de la guerre, l'oncle de Louis MORIN, Abraham FONTAINE lui loue une de ses propriétés, éloignée du centre ville de Marans, à l'Entôle, la hutte des trois rois, au bord de la Sèvre Niortaise.

 

Ainsi, petit à petit, la vie reprend son cours. Louis et Eugénie y cultivent la terre de marais et donnent naissance à 4 enfants, 3 filles et 1 garçon.

 

Le 23 juillet 1954, âgé de 60 ans, Louis décède à l’hôpital de La Rochelle, des suites d'un accident de la route.

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Mocquillon Malika (samedi, 09 novembre 2019 18:07)

    Encore un beau travail. Bravo et merci de ce nouveau partage Coralie.

  • #2

    angel soeur de ludi (dimanche, 10 novembre 2019 11:15)

    super travail !! c'est un vrai plaisir de vous lire !! bravo